24th March 2013
Sometimes your dreams bring you in rather special places. One dream of mine was to see the Abyssinian or Ethiopian Wolf (canis simensis) and this brought my better half and I in Ethiopia. Ethiopia is not at all like any other countries we have visited in Eastern or Southern Africa. It is really less of a touristic country and it makes it a rougher country at several levels. The main sites of Lalibela (where one can see rock churches) is only seen by 25000 people a year. This is not a problem at all if you are a backpacker but when it comes to wildlife it poses a number of interrogations.
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Quelques fois, vos rêves vous emmènent en des lieux spéciaux. Un de mes rêves était de voir le loup d’Abyssinie (canis simensis) et cela m’a amené et ma moitié en Éthiopie. Ce pays n’est en rien comparable avec les pays d’Afrique Australe ou de l’Est que nous avons visités et est beaucoup moins touristique. Cela le rend plus rugueux à bien différents niveaux. Le site de Lalibela avec les églises construites dans la pierre n’attire modestement que 25000 personnes par an. Çà n’est pas un problème pour les backpackers mais cela force à s’interroger concernant la vie sauvage et son état.
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Unlike other neighboring countries, Ethiopia did not seem to realize the growing potential of « wildlife holidays » and the virtuous circle it sometimes creates: if you protect well your National parks and wildlife, tourists come to see them, this creates an industry, provides jobs and people get interested in protecting the wildlife efficiently. Nowadays only 5% of the Ethiopian territory is made of national parks and most of them are invaded by farmers and their cows and goats. If we consider that Ethiopia is already overpopulated (85M people) and that the population is supposed to double at horizon 2050, one can be very pessimistic about the fate of any wildlife in the country. So what? We give up and have every wild places transformed in fields just because there are people to feed (I often get this kind of arguments about wildlife/humans conflicts)? This is now proven to be completely wrong (I just watched recently a documentary illustrating this in Ethiopia). Re-wilding places is a good way to avoid erosion of heavily cultivated areas. So let’s fight against the demise of existing wilderness areas.
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A l’inverse de certains voisins, l’Éthiopie ne semble pas avoir pris le virage du tourisme écologique et le cercle vertueux que cela peut créer: la bonne protection des parcs nationaux attire les touristes ce qui créé une industrie, des emplois et incite les gens à voir un intérêt concret à la protection de la nature. Aujourd’hui, seul 5% du territoire est défini comme parc national et malgré cela ces 5% sont en permanence envahis par des paysans faisant paitre vaches et chèvres. Si on considère déjà que le pays est surpeuplé (85M) et que la population est sensée doubler d’ici à 2050, on a de bonnes raisons de s’inquiéter quant au sort de la vie sauvage dans ce pays. Alors quoi? Doit-on abandonner tout le travail de conservation juste parce qu’il y a des êtres humains qui doivent se nourrir (arguments souvent opposés à la défense de la cause animale)? Il semble vraiment que cela s’avère totalement incorrect de raisonner de la sorte. Toutes les opérations visant à rendre plus sauvages des environnements ayant été exploités à la limite montrent que cela permet de les rendre meilleurs pour ses habitants.
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I went for this trip with my new Nikon D800. This camera is quite special with its high resolution (36Mp). I like it, sometimes it gave great results but I was not impressed by the burst rate so this stay as a second camera behind the D4 (I sometimes swap the 500mm and 70-200mm between them to get different perspectives).
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Pour ce voyage, j’ai pu pour la première fois étrenner mon Nikon D800. Cet appareil est particulier du fait de sa haute résolution (36Mp). Je l’aime bien, il donne parfois de très beaux résultats mais je n’ai pas été impressionné par la performance de la rafale donc je m’en sers comme deuxième appareil derrière le D4 (j’interchange parfois le 500mm avec le 70-200 entre les 2 boîtiers pour obtenir un regard un peu différent).
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Anyway this is not a lecture so let’s concentrate on the wonders of Ethiopia. What makes this wolf so special is that it is first that it is a beautiful and elegant one. People have long been confused about it since they call it « red jackal », « Simien red fox » as it really looks like a long legged fox or jackal (some would say a coyote). But it is a wolf and it has been proven so by genetic analysis. The hypothesis (as it was explain to us by Anne-Marie Stewart and Chris Gordon the scientists working for the EWCP Ethiopian Wolf Conservation Programme that we met during our stay) is that grey wolf colonized this part of Africa 100 000 years ago through getaways between the Arabic peninsula and Abyssinia when the Red sea level was much lower. The environment there would have forced grey wolves to evolve and adjust to different preys that is to say rodents instead of large animals. This explains now most of the behavior of this animal as although it leaves in pack, it mainly hunts alone as packs disperse in the morning and only gather before the night.
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Mais passons au cœur du sujet et aux merveilles de l’Éthiopie. Ce qui rend le loup si attachant c’est déjà qu’il s’agit d’un animal fin et élégant. Les gens ont longtemps été « trompés » par son apparence, l’appelant « chacal rouge », « renard du Simien ». Mais il s’agit bel et bien d’un loup et ceci a été démontré par analyse génétique comme nous l’ont expliqué Anne-Marie Stewart et Chris Gordon les scientifiques de l’EWCP (Ethiopian Wolf Conservation Programme) que nous avons eu la chance de rencontrer. L’hypothèse est qu’il y a 100 000 ans, le loup gris serait arrivé en Éthiopie par des passerelles naturelles avec la péninsule Arabique quand le niveau de la mer était beaucoup plus bas. La spéciation s’est faite à ce moment, le loup gris devant s’adapter à un nouvel environnement et surtout des proies plus petites rendant inutile la chasse en meute, ce qui illustre le comportement du loup éthiopien aujourd’hui (vivant en meute mais chassant presque exclusivement de manière solitaire).
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A few pictures of this stunning animal / Quelques images de cet animal fascinant:
The wolf is not a big animal: 10 to 20kg with slender body. It is always on the move and this is a really good hunter able to catch very fast rodents.
Le loup n’est pas un gros animal: de 10 à 20kg avec un corps très élancé. Il est toujours actif et c’est un redoutable chasseur de proies pourtant très rapides.
When you do not see the wolf in close range, you will always see it as part of the beautiful landscapes of Balé!
Quand on ne le voit pas de près, on finit toujours par le voir dans l’immensité des paysages magnifiques de Balé!
Only 450 individuals – among which around 230 in Balé Mountains (the place where we went)- are still alive and this makes the Ethiopian wolf the most endangered carnivore of Africa and surely the most endangered canid species in the World. Surprisingly for such an endangered animal it is really easy to be spotted (unless fog is there) on the vast Sanetti plateau on the highlands of Ethiopia (up to 4380m high but the plateau is around 4000m in average). It is even possible to see the wolf hunting and catching its favorite prey the giant mole rat. The best period to try to see puppies or young wolves is October. The alpha female can get up to 4 puppies which can be from different males (without the alpha male being aware).
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Seulement 450 individus subsistent dans la nature, parmi lesquels 230 à Balé (l’endroit où nous nous sommes rendus). Cela fait du loup d’Éthiopie le carnivore le plus en danger d’Afrique et probablement l’espèce de canidés la plus en danger au Monde. Et bien étonnamment, le loup est relativement facile à voir sur le vaste plateau de Sanetti sur les hautes terres (jusqu’à 4380m mais en moyenne à 4000m) dans son environnement « afro-alpin ». Il est même possible de le voir chasser des rongeurs comme le rat taupe géant, sa proie favorite. La meilleure période pour voir les chiots est Octobre. La femelle alpha peut en avoir jusqu’à 4 parfois de pères différents (sans que le mâle alpha ne le sache).
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Only once have I attempted to come closer to a wolf by foot. Although they are not disturbed by a car and what is inside, the reaction of this wolf when he saw me was clear: he barked at me loudly!
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Une seule fois j’ai pu tenter une approche du loup à pied. Alors qu’ils sont très relaxes vis-à-vis des véhicules, la réaction de ce loup à ma présence fut sans appel: des aboiements forts et répétitifs!
Sanetti is a very special environment, very arid with both endemic flora (lichens and giant lobelias flowers) and fauna. This type of unusual environment is called « afro-alpine ». We have been amazed to see many raptors and rodents including the endemic giant mole rat (the favorite prey of the wolf).
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Sanetti est un environnement très spécial, très aride avec une grande variété d’espèces endémiques aussi bien bien végétales qu’animales. Nous avons été étonnés de voir autant de rapaces et de rongeurs (avec en particulier le rat taupe géant).
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giant mole rat / rat taupe géant:
Augur buzzard / buse augure:
Rouget’s rail (endemic) / Râle de Rouget (endémique):
Spot breasted lapwing (endemic) / vanneau d’Abyssinie (endémique):
Tawny eagle / aigle ravisseur:
Booted eagle / aigle botté:
Here are some landscapes of Sanetti / Quelques paysages de Sanetti:
Some stunning endemic plants the star being the giant lobelia / Quelques plantes endémiques dont la star, la Lobélia géante:
On the lower altitudes Balé also hosts a jungle called Harenna that is mostly unexplored and a plain called Gaysay where we have been able to watch a serval cat (from a distance), the endangered Mountain Nyalas (another endemic antelope species) and 2 types of owls.
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Aux altitudes plus basses que le plateau, Balé dispose d’une jungle (Harenna) et d’une plaine (Gaysay) où nous avons aperçu (de loin) un serval ainsi que le Nyala de montagne (une autre espèce endémique d’antilope) et 2 espèces de chouette et hibou.
Mountain Nyala / Nyala de montagne:
Abyssinian owl / Hibou d’Abyssinie:
African Wood Owl / chouette africaine:
Ethiopia is a place to see another endemic and charismatic species that is to say the gelada baboons (not real baboons). Geladas are an old family of monkeys which is now endangered and which stronghold is now located in the Simien Mountains in Northern Ethiopia. They are the only primates totally herbivore. They wear an impressive fur to cope with the biting cold of the high altitude where they live. They are particular for their « grin » when they display huge canines. We went to Debre Libanos (2500m high) which is another good place to see them in the wild. It is beautiful to see them before sunset or sunrise on the high cliffs of Debre.
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L’Éthiopie est un endroit où il est possible de croiser une autre espèce endémique mais très charismatique à savoir les singes géladas. Les géladas sont issus d’une très vieille famille de singe qui a peu a peu été supplantée par d’autres espèces et poussées sur les hauteurs d’Ethiopie avec comme principale bastion le parc national de Simien. Nous les avons rencontrés à côté des falaises de Debre Libanos (2500m d’altitude) pour notre part. Ils sont connus pour leur superbe fourrure les protégeant du froid et des canines qu’ils déploient à loisir pour intimidation. Quelle image superbe que de les voir sur les falaise avant le coucher ou le lever de soleil!
We also had some nice birdwatching in the Rift valley (one of the best birding place in the world) especially in Lake Langano close to the Bishangari lodge. Baboons, colobus monkeys and squirrels really abound here as well.
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Nous avons également fait du bon « birding » dans la vallée du Rift (un des meilleurs endroits au Monde pour cela) particulièrement au Lac Langano près du Bishangari Lodge. Babouins, colobes et écureuils sont également très présents.
Darter / Anhinga:
Fisherman in Lake Langano / Pêcheur au Lac Langano:
Egyptian Geese / Ouette d’Egypte:
Silvery cheeked hornbill / Calao à joue argentée:
African fish eagle / Pygargue à tête blanche:
Finally, a big thank you to Thierry Grobet to have organized everything in Ethiopia. Thanks as well to Semen our driver, Mesai our guide in Debre Libanos, Hakeem our guide in Bishangari and Jamaal our guide in Balé.
Please check Thierry’s website: Nyala Productions as he is doing a lot to help the Ethiopian wolf conservation. Check as well EWCP (Ethiopian Wolf Conservation Programme) for they really need to fight to preserve this wonderful animal.
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Pour terminer, un grand merci à Thierry Grobet pour avoir tout organisé pour nous en Ethiopie. Merci également à notre chauffeur Semen, Mesai notre guide à Debré Libanos, Hakeem notre guide à Bishangari et Jamaal notre guide à Balé.
Rendez-vous sur le site de Thierry: Nyala Productions car il essaye de faire beaucoup pour la protection du loup. A voir également le site de l’EWCP (Ethiopian Wolf Conservation Programme) car le combat pour la conservation qu’il mène est très difficile.
By Sophie: Un si beau voyage, de si belles photos, vraiment magnifique ! j’aurais aimé partagé ces merveilles avec vous et Thierry que j’espère bien voir cette année. Merci et bisouxxxx
By Antonio Campanile: Magnifique!!!! Bravo au photographe d’avoir pu immortaliser ces instants précieux que la nature nous offre et qui remplissent notre esprit et que malheureusement l’homme détruit parfois trop souvent…
By Ashish Kothalkar: Excellent pics of these beautiful animals.
By Kaustuv Chatterjee: Exceptional photographs and a very informative write up. Enjoyed going through your website. Thanks for sharing.
By Julien Boule: Merci à tous!
By BEAL: Joli reportage dans lequel vous avez eu la grande chance de rencontrer le loup d’Abyssinie. Je n’ai pas eu cette chance mais nous ne sommes montés qu’à 3500 m mais que de beaux paysages et belles rencontres avec les ethnies. Félicitations, j’ai bien fait d’aller à votre rencontre aujourd’hui au salon nature à Hauteville.
By Alain Saunier: Que de souvenirs… la falaise de Debrélibanos et ses geladas très sympas, et tout le reste. Un pays merveilleux ! Bravo
By Grégoire Truchot: Superbes images! La faune des hauts plateaux d’Ethiopie mérite effectivement plus d’attention qu’on ne lui en accorde d’ordinaire. Une petite erreur s’est néanmoins glissée dans vos légendes il me semble: l’aigle pêcheur d’Afrique est une espèce distincte du pygargue à tête blanche…
By Julien Boule: Merci Grégoire! Grosse erreur de ma part en effet, le pygargue africain est le pygargue vocifère, le pygargue à tête blanche est le « bald eagle » américain.